vendredi 30 décembre 2016

Conclusion

Conclusion de Camille : Je remercie toute l’équipe de marcheurs et de non marcheurs, croyants ou laïcs, de m’avoir suivi sur ce Chemin mythique et initiatique.
Beaucoup de randonneurs ont marché sur ces sentiers avant nous, beaucoup ne sont pas devenus « Pèlerins », mais l’important c’est d’avoir participé avec un bon esprit de rencontre et de partage au cours des étapes.
J’espère et je le souhaite que cette expérience se renouvellera avec moi ou avec d’autres, tellement  l’esprit et la bonne entente étaient présents sur tout le parcours.




Ultreia et Suseia !

VERS -CAHORS

13 septembre Vers – Cahors 21,5km
lever 7h, départ 8H30
Notre dernière étape!
Suivant les indications du gîteur, nous retraversons la route nationale et prenons le sentier qui suit les rails du chemin de fer désaffecté.
Nous marchons pendant un bon moment sur les traverses en écartant parfois les hautes herbes et traversons le Lot sur le pont du chemin de fer.
Impression étrange que de se trouver là dans cette grande structure métallique enfermés dans les poutrelles, au dessus du fleuve! Le paysage est magnifique, les couleurs sont belles, les berges se reflètent dans l'eau tranquille.
Nous restons un petit moment à faire des photos et à profiter de cet instant, puis nous poursuivons le sentier, plus de rails, mais un chemin étroit qui suit les méandres du Lot en sous bois. C'était avant l'ancien chemin de halage, aujourd'hui il n'en reste pas grand chose hormis ce petit passage souvent étroit et sinueux, qui chemine souvent sur les racines des arbres qui ont envahis les rives. Nous croisons des pêcheurs qui ont leur barques amarrées dans une boucle du fleuve, des joggers qui doivent venir de Cahors. D'un côté le miroir de l'eau, de l'autre des champs cultivés aux pieds des collines.
Les kms déroulent tranquilles. Tiens, voilà des jardins ouvriers, légumes et fleurs et puis une cour de ferme que nous devons traverser et à l'entrée de celle ci, une pancarte du propriétaire « … Mes poules évoluent en liberté, amis randonneurs, gardez vos chiens en laisse, j'aime mes poules!!»


 


De l'autre côté de la berge, nous voyons défiler les villages perchés qui précèdent l'arrivée sur Cahors: Arcambal, Lamagdeleine, Laroque des Arcs...
Voici les faubourgs de Cahors, nous apercevons quelques édifices célèbres comme la Tour du pape Jean XXII. Nous traversons maintenant des lotissements et arrivons en ville . Nous longeons toujours le bord du Lot mais c'est maintenant dans une grande et belle avenue.
Nous avons rendez vous avec la voiture au premier pont qui enjambe le fleuve. Il est bien large le Lot à Cahors.

Nous retrouvons les autres près d'un petit square public. Pendant que Jean Claude va récupérer le camion avec Denis, nous nous installons sur l'herbe et déballons notre pique nique en les attendant .
Le jardin public est plein de promeneurs, de gens qui comme nous mangent sur le pouce ou se promènent.
Nous, nous y passerons un bon moment et avant d'aller s'installer dans notre dernier accueil pèlerin qui n'ouvre qu'à 15h, nous avons décider d'aller faire du tourisme à St Cirq Lapopie.
Ce lieu touristique n'est qu'à une trentaine de km donc en voiture pas grand chose. La route étroite passe le long de falaises impressionnantes en surplomb du fleuve.
Nous allons nous y promener une partie de l'après midi, traînant dans les petites ruelles pittoresques de ce village perché au dessus du Lot. Il y fait très très chaud et il y a beaucoup de monde. Après avoir déambulé dans tous les sens et pris le temps de nous rafraîchir à «La Buvette» sous la pergola, nous reprenons la direction de Cahors et du gîte «le Relais des Jacobins».
Bon accueil de Serge l'hospitalier qui tient seul ce grand gîte. Jean Claude et moi sommes logés tout en haut au second étage dans une petite chambre étroite dont la fenêtre donne par dessus les toits.
Bien sûr comme d'habitude, les sacs sont restés en bas dans des compartiments conçus pour eux et fermés à clé. Juste les affaires de nuit et la trousse de toilette.
Douches, et apéro à la tombée de la nuit dans le jardin où il fait un peu frisquet.
    

Dîner 19h, servi par Serge. Longue table conviviale, que nous partageons avec d'autres pèlerins.
C'est notre dernière soirée, tout le monde parle en savourant le repas simple et bon concocté par notre hôte.
Salade de carottes et courgettes râpées bien assaisonnée, spaghettis bolognaise (le plat des marcheurs), plateau de fromage et salade, et un très bon gâteau au caramel glacé sans doute de chez Picard.
Derniers tampons sur les crédentials, derniers adieux, au cas où certains ne seraient pas levés pour le petit déjeuner.



Nous rentrons tous demain à la maison, le Chemin est fini pour cette année.

Ce fût une belle expérience, sans fausse note malgré le nombre de participants et je pense que chacun gardera un beau souvenir de cette «aventure»!

La Bastide-Murat - VERS

12 septembre La Bastide Murat- Vers (24 km)
lever 7h, départ 8h15

Après un bon petit déjeuner nous quittons La Bastide Murat, direction Vers, notre avant dernière étape. Le groupe est en forme mise à part Maryvonne qui ne marche plus depuis 2 jours, ses pieds sont couverts d'ampoules impressionnantes et le toubib vu hier à La Bastide, lui à recommandé de rester tranquille. Donc elle s'occupera de l'intendance avec Madeleine et Jean Claude.

Pour une fois nous allons commencer par une descente, Camille entonne le chant des Pèlerins «Ultreïa» comme chaque matin en début de marche suivi par quelques unes d'entre nous. Ce chant est sensé nous donner de l'allant et la foi pour marcher jusqu'au bout. Chante qui veut.
Pour le moment le sentier s'étire tranquille, large et à l'ombre. Nous traversons des plaines boisées et nous ne rencontrons pas grand monde. Puis nous voilà le long d'une petite rivière, il fait bon, le pas est facile, cela ne vas pas durer.
Retour sur des chemins communaux moins ombragés, souvent caillouteux et quelques belles petites montées parce que sinon ce ne serait pas drôle!
Le soleil tape fort maintenant. Nous devons passer par le petit village de Cras, ancienne commanderie, et rejoindre les voitures un peu plus loin pour le pique nique. Il nous reste 12,5km peut être un tout petit peu plus. La marche devient épuisante pour certains, nous ralentissons le pas. Il est midi, soleil au zénith. Voici le village de Cras, pas âme qui vive, nous essayons de joindre par téléphone Jean Claude pour qu'il vienne récupérer ceux qui n'en peuvent plus mais pas de réseau. Nous trouvons un peu d'ombre près d'une maison pour souffler un peu, il nous reste une bonne heure de marche. Délibérations, nous décidons de laisser deux d'entre nous épuisés avec une réserve d'eau et nous continuons la marche. Dès que le réseau passera, nous préviendrons la voiture qui ira les récupérer.
Nous reprenons le chemin qui contourne le village par en bas. Sentier boisé, qui semble ne jamais vouloir se terminer mais plat et facile. Nous longeons toujours la rivière «le Vers» il fait bon et le bruit de l'eau qui court est agréable et rafraîchissant. Enfin nous passons sur un premier vieux pont en pierre, puis encore un second, c'est là que la voiture nous attend. Nous nous asseyons sur le parapet et nous nous faisons servir boissons fraîches, sandwichs etc...Quelques uns vont se tremper les pieds dans l'eau glaciale, on est bien!
   


  

Puis après un bout de route, et un petit bout de chemin étroit c'est à nouveau un sentier large, ombragé avec quelques dénivelés que nous emprunterons jusqu'à VERS. Nous passerons au fond d'une combe le long de hautes formations rocheuses: les contreforts du Lot.
Le sentier est facile, avec Françoise nous partons en tête d'un bon pas. Côte à côte sans éprouver le besoin de parler, en silence nous enchaînons les kms et nous nous faisons rappeler à l'ordre par Camille qui pense que nous marchons beaucoup trop vite. C'est un chemin connu par les autochtones, nous croisons des quads, un 4x4 et puis voilà les premières maisons de Vers, petit village au confluent de la rivière Vers et du Lot.
C'est sur une petite place que nous déboulons et les filles ont vite repéré l'hôtel bar, sur la gauche avec sa cour ombragée par de hauts arbres et ses tables accueillantes! Le camping est encore à 2km et il faut bien reprendre des forces pour le dernier «sprint».
C'est vrai qu'on y resterait longtemps, il y fait bon sur cette terrasse!
Camille décide de contacter la gérante du camping pour venir récupérer en voiture les «exténués», Jean Claude récupère Denis et ils partent rechercher le camion à La Bastide.
Une fois reposés nous reprenons la route en direction du camping, la route est très fréquentée pas très large et les voitures vont vite, il faut marcher en faisant très attention. On passe devant la petite église placée à l'extérieur du village, et c'est là que nous nous faisons réprimander par la gérante venue chercher Camille et les autres qui nous explique qu'il existe un sentier qui longe la route et arrive directement à notre hébergement, demi tour prudent vers l'église, le sentier est effectivement là, mais si on ne le sait pas, on ne le voit pas. Les filles décident d'attendre le 2e convoi de voiturage et je me retrouve seule avec Françoise à poursuivre à pied.
2km qui nous ont paru bien long sur un chemin qui se rétrécit de plus en plus, grimpe sur le talus, sous les feuillus, on est seules pas d'indications mais pas non plus de bifurcations, donc on continue droit devant, j'avoue que ces derniers kms sont un peu éprouvants, surtout quand nous débouchons finalement sur une route qui croise avec la nationale et qui dessert des maisons et notre camping.

       



A la vue de la dernière montée brutale qui nous attend on se dit que nous aurions peut être bien fait d'attendre la voiture! Allez on se lance, ça grimpe ferme et le camping est tout en haut bien sûr!
Tout le monde est déjà installé dans les bungalows quand nous arrivons. Cette fois ci, nous en partageons un avec Nancy, c'est très bien, un peu étroit, mais confortable.
Je pose mon sac, enfile mon maillot et fonce vers la piscine où je retrouve Jean Claude et Bernadette qui elle, se prélasse dans le jacuzzi à côté. Rien de tel que de se plonger dans de l'eau fraîche pour effacer la fatigue de la journée.

Apéro devant notre bungalow, tout le monde arrive avec sa chaise.
Repas 19h.

Rocamadour - La Bastide-Murat

11 Septembre Rocamadour- La Bastide Murat 26km
lever 5h30, départ 7h15
Nous partons du Cantou, passons sous la petite arche voûtée et sortons du village.
Nous longeons le parapet qui borde la falaise, descendons vers le petit pont de pierre pour passer sur le sentier de l'autre côté des gorges pour remonter vers le plateau. Il est tôt, le paysage est superbe encore ombragé. Le sentier monte bien à flanc de falaise et plus on monte plus la lumière passe à travers les feuillages d'automne faisant ressortir la couleur rouge orangé des arbustes.


 Puis tout d'un coup nous percevons un bruit étrange, que Denis identifie bientôt comme étant la soufflerie d'une montgolfière que l'on est en train de gonfler.
Arrêt sur le sentier pour voir le spectacle car dans un creux de végétation nous apercevons maintenant non pas un mais deux ballons en bas dans les gorges, en train de s'élever lentement dans la lumière matinale. Le spectacle est magnifique, nous restons quelques instants à regarder puis continuons l'ascension jusqu'au plateau. Là le sentier est plus large, plat parfois ombragé puis on retrouve une route que nous suivons quelques temps pour retrouver à droite un chemin balisé qui redescend parfois abruptement et fort caillouteux et puis tout d'un coup nous nous retrouvons sur la route encore une fois qui remonte et de nouveau un chemin qui descend que nous suivons pendant un bon moment, il est agréable, large, ombragé, nous ne croisons personne et puis nous perdons les balises, peut être les avons nous louper au dernier embranchement en marchant machinalement, aussi avec Bernadette, je rebrousse chemin jusqu'au dit croisement, remontons encore un peu plus loin, allant même jusqu'à prendre l'autre direction, mais rien. Nous décidons quand même de poursuivre sur le sentier qui va semble t il dans la bonne direction vers le sud, mais nous ne sommes plus sur le GR.
C'est une belle piste bien tracée qui finalement nous fait déboucher au bout de plusieurs kms sur une route. Mais où sommes nous? aucun panneau, aucune balise le GPS ne passe pas, on se fie au soleil et repartons vers le sud puis une voiture arrive qui s'arrête et nous renseigne, nous avons bien louper le GR qui aurait du nous amener directement à Couzou mais nous sommes quand même bien dans la bonne direction, sauf que gentiment il nous annonce que nous sommes à un quart d'heure voire 20mn à tout casser du village, aussi repartons nous gonflés à bloc, sauf que l'heure à tourné qu'il n'est pas loin de midi, que nous sommes à pied, que la route monte sévèrement, qu'il commence à faire très chaud et plus d'ombre. Nous enfilons comme ça plusieurs kms en lacets sans croiser âme qui vive désespérant d'arriver sur le plateau, et au bout d'une bonne heure voilà Couzou!
Nous reprenons notre souffle à l'ombre d'une haie, le village est désert mais c'est vrai qu'avec la chaleur ambiante il vaut mieux rester dans les maisons. Puis repartons, et retrouvons les balises à droite du monument aux morts, un sentier très raide qui croise parfois la route mais sans beaucoup d'ombrage. Les pas se font plus lourds, on essaye de maintenir le rythme mais qu'est ce qu'il fait chaud! Beaucoup de caillasses, de rétrécissements puis à nouveau quelques plats plus larges et c'est comme ça tout du long. Philippe à filé devant pour arriver plus vite, le groupe s'étire mais enfin on arrive au bout et on débouche sur la petite route vers Croze Haute où nous devons retrouver Jean Claude et le camion. Il vient d'ailleurs à notre rencontre pour amener les plus mal en point au lieu de pique nique, je termine à pied d'un bon pas avec Marie France.
Et que c'est bon d'arriver, de se poser, de se faire servir de l'eau ou autre boisson fraîche!
Plus soif que faim! Nous faisons honneur quand même au pique nique, la marche n'est pas finie et il reste une bonne trotte encore!



Il faut repartir, montées et descentes, prairies, sous bois, soleil, ombre, chemin caillouteux et goudron, dur, dur, il fait très soif ! Le chemin suit plus ou moins les routes communales et nous croisons même l'autoroute A20 sous lequel nous allons passer deux fois. Cet itinéraire est bizarre, mais nous suivons les balises.... Nous arrivons au bas du petit village de Montfaucon que nous ne traverserons pas et nous débouchons une nouvelle fois sur la route communale que nous allons suivre maintenant jusqu'à Labastide Murat, nous apercevons enfin le clocher de ce petit village perché à 400m, mais il y a encore un petit bout de chemin, il faut passer près d'un lac ombragé où prennent le frais des jeunes et des familles autour de tables et bancs en bois dressés sur les berges.
Notre groupe ne passe pas inaperçu, et quelques remarques saisies en passant font allusion à «de vieilles en sac à dos» et nous amusent bien.
ça y est il est 17 h, nous sommes arrivés. Les autres nous attendent à l'hôtel la Garrissade sur la place du village.
La Bastide Murat, c'est ici qu'est né Murat maréchal de Napoléon qui deviendra roi de Naples. Sa maison est maintenant un musée, mais fermé en septembre.
La journée à été très longue, la marche exténuante, mais nous y sommes arrivés!
Long arrêt sur la terrasse ombragée pour se désaltérer, puis les chambres, cette fois ci nous avons une chambre avec cabinet de toilette pour nous deux et c'est bien agréable, douches et un peu de repos jambes surélevées avant de redescendre pour l'apéro et le dîner.

Très bon dîner qui sera servi sur la grande terrasse qui surplombe la rue, et puis dodo!